La mode et le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique : quelques rappels 

Le réchauffement climatique provient d’émissions de gaz à effets de serre (GES) supérieures à ce que les puits de carbone (photosynthèse et océans), peuvent absorber. Le surplus de GES reste dans l’atmosphère et crée un effet de serre additionnel à l’origine du réchauffement. Le CO2, principal gaz à effet de serre, met 100 ans à disparaître une fois dans l’atmosphère.

4 domaines principaux émettent des GES : l’industrie (40%), le bâtiment (20%), le transport (15%), enfin l’agriculture et la déforestation qui y est souvent liée (25%).

A date (2020), nous sommes à +1° de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle. L’objectif des accords de Paris était de limiter le réchauffement très en-dessous des 2° d’ici la fin du siècle, le plus proche possible des 1,5°. Les émissions ont augmenté depuis 2015, et les plans d’actions sont insuffisants, aussi nous nous dirigeons plutôt vers +3° à 5°, ce qui rendrait une grande partie du globe inhabitable et engendrerait des conséquences désastreuses. A titre de comparaison, il y a 10000 ans, la température du globe était moins élevée de seulement 5° par rapport à aujourd’hui… nous étions à l’ère glaciaire, le climat de la France était similaire à celui de la Sibérie aujourd’hui !

Et la mode dans tout ça ?

Selon les estimations, la mode émet 8% des gaz à effets de serre. Elle est souvent qualifiée (à tort ou à raison ?) de deuxième industrie la plus polluante après les hydrocarbures. 

On se représente souvent la filière textile de manière simplifiée au travers des ateliers de confection puis du voyage pour atteindre les pays de vente. En réalité, elle implique tous les domaines qui émettent des gaz à effets de serre.

Elle dépend de l’agriculture, pour les fibres naturelles (coton, lin, chanvre, …) et les fibres animales (laine, cachemire, angora, alpaga, mohair, …).

La mode, c’est aussi et surtout une industrie. Une grande majorité des fibres textiles sont dorénavant synthétiques (polyester, polyamide, nylon, …) et proviennent de l’industrie pétrolière. Les fibres font l’objet de multiples transformations gourmandes en énergie afin d’aboutir à des tissus prêts à être confectionnés : filature, tissage, coloration, ennoblissement, … Toutes ces étapes nécessitent beaucoup d’énergie et donc beaucoup d’émissions de CO2. 

La mode demande beaucoup de transport, car la logique de localisation dépend avant tout de la recherche du moindre coût et non de la réduction des distances. Ainsi, un jean peut parcourir 65000 km, soit une fois et demie le tour de la terre, avant d’arriver en magasin… Même si une grande partie du transport se fait en cargos, peu émetteurs de CO2, nombre de produits finis transitent en avion afin d’arriver plus rapidement en magasin.

Enfin, la mode ce sont aussi des kilomètres carrés de surfaces commerciales à tous nos coins de rues, qu’il faut construire, éclairer, chauffer, climatiser, …  

Que font les grands acteurs de l’industrie textile sur le sujet?

En Août 2019, une trentaine de groupes représentant 150 marques ont signé le Fashion Pact en marge du G7. Sur la question du climat, ils prennent notamment les engagements suivants : passer à 100% d’énergies renouvelables sur leur périmètre d’opérations d’ici 2030 et inciter les sous-traitants à en faire de même; atteindre zéro émissions nettes via des programmes de compensation d’ici à 2050. Est-ce suffisant ? On peut en douter. On l’a vu, les émissions sont principalement produites tout au long du processus de production, avant la phase de distribution. Toutes ces phases sont réalisées par des sous-traitants, qui ne font pas partie du périmètre des marques. Les sous-traitants peuvent-ils passer aux énergies renouvelables dans des pays qui recourent principalement aux énergies fossiles ? Peut-on compenser autant d’émissions en plantant des arbres ?

C’est oublier le vrai problème. Plus de 100 milliards de vêtements sont produits chaque année, ce chiffre a plus que doublé en 15 ans. Le Fashion Pact ne parle à aucun moment de réduire les quantités produites…  

Que faire en tant que consommateurs ?

A l’heure où les 2/3 des vêtements de nos armoires ne sont pas portés, il est évident que la principale solution à court terme est d’acheter de manière plus raisonnée. Se concentrer sur les besoins fonctionnels, acheter des vêtements de bonne qualité qui tiendront dans le temps.    

Quand l’achat d’un vêtement neuf est nécessaire, il est évidemment préférable de s’orienter vers des matières naturelles, produites en agriculture biologique, ou recyclées, et de privilégier une production plus proche de son lieu de consommation. S’orienter vers des vêtements intemporels est également une garantie de mieux les amortir dans le temps.

Les marques qui proposent ce type d’alternatives sont encore rares mais se développent ! Lautrec vous donne les moyens de vous habiller de manière plus durable. 

Sources : La fresque du climat, rapport Quantis "Measuring Fashion", fondation Ellen McArthur 

 

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